
EXTRAIT
Quand elle se trouve ainsi confinée dans sa chambre après une punition, elle reprend son journal intime pour y écrire ses pensées, ses états d’âme. Ce sont des mots de colère qu’elle jette pêle mêle sur ces feuilles blanches. Mais malgré cela, elle trouve un réel plaisir à écrire. Chaque soir, avant de s’endormir, elle prend son cahier, met la date, et se livre sans aucune retenue. Ses mots nerveusement tracés s’alignent noircissant un peu plus chaque jour, ces pages vierges. Elle a trouvé dans cette écriture son exutoire. Quand les mots se tarissent, que la nuit est déjà bien avancée, elle cache son journal tout au fond de son armoire, dans un berceau de poupée, souvenir d’un Noël lorsqu’elle avait six ans. Elle n’aimerait pas que son frère Mathieu où que ses parents le découvrent. Elle sait que tout ce qu’elle y a consigné, ne ferait plaisir à personne.
Depuis quelque temps, elle y parle de ses copines et copains, de ceux qu’elle a perdus en changeant d’école.
Dans ce lycée où elle n’a toujours pas trouvé ses repères, dans sa solitude, elle pense souvent à un garçon qui se démarque de cette bande de loubards. Il lui plaît vraiment beaucoup et semble s’intéresser à elle. Quand elle parle de lui dans son journal, c’est bien souvent avec des mots d’amour. Elle écrit même les sensations de désir qui montent en elle quand il la regarde dans les yeux, quand il lui touche la main, ou quand il lui fait la bise. Elle le dit, dans son journal. Elle craque pour lui. Et quand elle pense à lui elle murmure son prénom « Sylvain ».
Il est blond comme elle. Toujours bien habillé, avec des vêtements de marque.
Ce qui la dérange au plus haut point dans ce qui pourrait devenir une relation amoureuse, c’est la bande de filles et de garçons qui l’accompagnent. Ils sont vulgaires, fument en cachette ce qui semble être des joints. Il y a Greg, grand, brun, vulgaire et toujours l’air ahuri ; Cédric, trapu, brun au regard espiègle qui semble toujours préparé un mauvais coup ; Et puis, Nathalie la brune aux cheveux longs, aux yeux noircis par l’eyeliner ; aux jeans qui lui descendent sur les fesses laissant voir le haut de son string, et pour finir, Sylvie, la blonde aux décolletés plongeants, aux lèvres pulpeuses barbouillées de rouge, aux allures d’allumeuse.
Ce soir, Estelle n’a pas envie d’écrire. Elle ne se sent pas au meilleur de sa forme et a le moral en berne. Son journal sur les genoux, elle commence à le feuilleter s’arrêtant de temps à autre sur certains passages.
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